Aux Sources de Medjugorje — Chapitre I
Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre i, pages 15 à 24.
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Ivanka est née en 1966, à Bijakovići. Elle étudie à Mostar. Elle va à la messe tous les dimanches, prie régulièrement et fréquente la catéchèse. L’enseignement de la catéchèse qui se donne dans la paroisse franciscaine de Mostar est accompagné parfois du visionnement de films à caractère religieux, mais on ne parle pas d’apparitions. Ivanka entendra parler de Lourdes après avoir vu Gospa.
La mère d’Ivanka est morte quelques mois avant le début des apparitions. Ivanka est en deuil; c’est pourquoi la première question qu’elle adresse à Gospa concerne sa maman. Gospa la console en lui disant que sa maman va bien. Ivanka est heureuse de savoir que sa maman est avec Gospa mais elle aimerait mieux l’avoir auprès d’elle. Elle vit avec sa grand-mère, son père, ses frères et ses sœurs. Sa grand-mère ne la laisse pas s’endormir sans avoir fait la prière du soir.
Selon les dires d’Ivanka, la Vierge apparaît chaque soir (interrogatoire du 28 juin 1981 en soirée): « Je vous dis que je l’ai vue. Peu importe qu’ils croient ou ne croient pas… Mon Père, c’est comme lorsque je vous parle face à face. »
Ivanka ne sait pas pour quelle raison précise Gospa lui apparaît à elle, mais elle est certaine qu’elle voit la Vierge parce que c’est elle-même qui a dit qu’elle était la Bienheureuse Vierge Marie. Si c’était Satan, il fuirait la prière et l’eau bénite, pense Ivanka. Elle reconnaît ouvertement que tout le monde est dressé contre eux (les six enfants): les franciscains et la milice. Des doutes et des accusations impitoyables tombent sur eux. Un jour, espère-t-elle, ce sera prouvé qu’ils ne se droguent pas. Gospa va sûrement laisser un signe pour que tous soient convaincus. Ivanka aimerait beaucoup que Gospa soit vue par tous, qu’elle apparaisse à tout le monde.
Le 29 juin 1981, les voyants sont amenés à Mostar, au Département psychiatrique, chez le Dr Dzudza. On les menace de les interner dans un asile et de les séparer les uns des autres s’ils se rendent une fois de plus à la colline. Ivanka a très peur de l’hôpital, car cela lui [p. 17]rappelle sa maman malade. « Si j’étais restée là-bas encore un peu, j’en serais morte. » (1981-06-30) À cause de cette peur de l’hôpital, elle promet au Père Zrinko qu’elle n’ira plus à la colline. « Mais l’heure venue, vers 17 h 30, je sentais que je devais y aller. Tout m’attirait là-haut. Je devais y aller. » (1981-06-30)
Ivanka ne tient pas compte de la popularité croissante des voyants et se moque des photos et des enregistrements. On leur offre même des cadeaux: « Pour quoi faire ? »
— Je la vois comme je vous vois, affirme-t-elle au Père Jozo.
— C’est pas un mensonge. (1981-06-30)
— Je ne regretterais même pas qu’on me tue parce que je vois Gospa. (1981-06-28)
Ivanka parle de manière simple, convaincante et claire. Elle ne se laisse confondre par personne ni par rien. Peu importe si elle n’a pas de réponse à toutes les questions, peu importe ce qu’on va penser d’elle: le fait de voir Gospa la rend heureuse et l’incite à s’approcher plus souvent des sacrements.
Mirjana est née en 1965. Elle vit chez ses parents, à Sarajevo. Ce sont des catholiques pratiquants. Mirjana est en 8e année et c’est une bonne élève. Dans sa classe, à peine quatre ou cinq élèves sont catholiques. Sarajevo est un milieu multiethnique et la majorité des jeunes ne prient pas. À cette époque du régime communiste, l’idéologie athée est enseignée dans les écoles. Les croyants sont souvent exposés au mépris. Mirjana vit en retrait et ne s’expose pas. Elle passe ses vacances d’été à Medjugorje, chez sa grand-mère.
Le premier jour des apparitions, Mirjana est en compagnie d’Ivanka. C’est Ivanka qui voit la première. Mirjana, une fille de la ville, ne croit pas avant de voir: « Mais quelle Gospa ? » s’exclame-t-elle. Mais dès qu’elle tourne son regard vers la colline, elle en est convaincue. Et son émotion est intense !
[p. 18]Au début, Mirjana est très sensible à tout ce qu’on dit des voyants, ouvertement ou dans le dos, concernant la drogue ou la maladie mentale. Le plus grand doute tombe sur elle, car elle vient de Sarajevo. Même les franciscains pensent qu’il faut l’éloigner, car elle aurait peut-être apporté de la drogue. La certitude de voir Gospa la libère totalement. Elle est heureuse et se demande comment il se fait que c’est justement elle qui la voit. Tel est le choix ! Elle ne désire forcer personne à croire. Elle se contente de voir Gospa et ne voudrait que la regarder. Cela l’incite à prier et à s’adresser à elle dans une relation personnelle. Mirjana est consciente qu’elle devrait être meilleure, prier davantage et faire de bonnes œuvres, et ainsi susciter chez les autres le goût de prier.
Mirjana aimerait qu’il n’y ait personne autour d’eux durant l’apparition. Elle se moque de cette popularité croissante, des photos et des bains de foule: « Nous n’avons pas besoin des gens, ils nous dérangent. Nous désirons voir Gospa et rentrer à la maison. Les gens sont très curieux et cherchent des miracles. Ils ne croient pas sans avoir de signe. » Pour Mirjana, c’est clair que tous ne peuvent pas voir Gospa. Elle-même ne croirait pas facilement si elle ne voyait pas. Mirjana croit fermement qu’elle voit Gospa, car elle-même leur a dit qu’elle s’appelait la Bienheureuse Vierge Marie. Mirjana exprime le désir que la Vierge amène quelqu’un d’entre eux avec elle, comme signe qu’elle est vraiment apparue. Elle ne regretterait pas que ce soit elle. L’expérience de l’apparition céleste l’attire beaucoup. La réalité par contre est pénible à Medjugorje. Ses parents sont inquiets et ont peur pour elle. Aurait-elle perdu la raison ? Ils veulent la ramener à Sarajevo avec eux. Elle ne se laisse pas faire. Là-bas, elle est tout le temps laissée à elle-même. Ici, quelque chose d’irrésistible la retient sur place.
Mirjana a peur mais non de Gospa. Elle est effrayée de toutes ces menaces qui pleuvent sur les voyants ces jours-là. La milice les traite de façon rude et leur parle de prison. On les a amenés à Mostar en psychiatrie, en les laissant attendre devant la morgue. « Je n’ai peur de rien d’autre que de l’hôpital: c’est terrifiant. Là, je deviendrais réellement folle », dit-elle. Ces expériences avec les médecins, le 27 juin à Čitluk et le 29 juin à Mostar, vont malgré tout influencer son comportement durant ces jours-là. Et à travers tout cela, Mirjana mûrit dans la foi.
Plus que les autres voyants, Mirjana a été soumise à des interrogatoires par les franciscains : cinq entretiens en tout.
Vicka est l’aînée des voyants. Née en 1964, elle vient d’une famille nombreuse et pauvre. Son père travaille en Allemagne comme la majorité des pères de famille du village. Vicka est en première année de Technique du textile à Mostar.
Cet été-là, en 1981, elle suit un cours de rattrapage en mathématiques. En la Fête de St-Jean Baptiste, le 24 juin, Vicka convient avec Mirjana et Ivanka d’aller en promenade ensemble. Vicka est en retard au rendez-vous donné. Au retour de Mostar, par cette chaude journée d’été, elle fait une sieste. Pourtant, une surprise l’attend. Quelques heures plus tard, en effet, allant à la rencontre de ses amies, elle entrera, elle aussi, sur la scène de l’événement. Après le premier choc et la peur de l’inconnu, Vicka deviendra et restera un audacieux témoin de ce qu’elle vit. Sa voix énergique se fait valoir dans le groupe d’enfants. Sûre d’elle, elle va déclarer: « Nous savons ce que nous disons. Nous sommes plus que certains. » (1981-06-30 dans la matinée)
Vicka n’accorde pas d’importance à sa façon de s’habiller et l’avoue au Père Jozo. Ce qui importe pour elle, c’est de prouver qu’eux six sont sur la bonne voie, qu’ils ne mentent pas, qu’ils ne sont pas malades non plus, et que les gens les croient. C’est pourquoi Vicka insiste pour obtenir un signe. « Nous ne la quitterons pas avant qu’elle ne nous laisse quelque chose. » Chez Vicka, on remarque fortement la présence du désir que Gospa se manisfeste par un signe visible pour tous. Elle préférerait qu’il n’y ait personne autour d’eux. Peut-être que ce serait différent si la foule n’était pas là, pense-t-elle. Néanmoins, chaque soir, même tard dans la nuit, Vicka reste pour répondre aux nombreuses questions.
Un désir irrésistible l’attire à la colline; elle n’a peur de rien: « Si quelqu’un me dit qu’il va me tuer, je la (Gospa) regarderais encore. Que j’aille en prison, nous irons tous. » (1981-06-28 en matinée) Le Père Tomislav Vlašić l’invite à venir chez lui à Čapljina. Mais à quoi bon ? En ce moment, cela ne l’intéresse aucunement. Gospa retient toute [p. 20]son attention. Vicka lui parle et développe avec elle une amitié à long terme, sans en être alors nullement consciente.
Elle est née en 1965. En 1981, Marija aura seize ans. Elle est en première année de coiffure pour hommes, à Mostar. Elle suit un cours de récupération dans une des matières académiques. Marija vient d’une famille nombreuse et pauvre. Le père et les frères aînés travaillent en Allemagne. Marija manque rarement la messe du dimanche et la catéchèse. Il lui arrive de remplacer sa maman dans les travaux ménagers. Elle considère que le travail bien fait et offert à Dieu est aussi une prière. Il lui arrive parfois de faire de la lecture pieuse.
Pendant les vacances d’été, Marija rencontre souvent Vicka, Ivanka et Mirjana pour sortir ensemble. Mais le 24 juin 1981, elle n’était pas avec elles à la promenade. C’est sa sœur Milka qui, en allant chercher les moutons en dehors du village, à l’endroit nommé Podbrdo, rencontrera Ivanka et Mirjana. Son regard, ce jour-là, s’arrêtera sur l’apparition lumineuse à la colline, et l’image qu’elle verra, pour la première et la dernière fois, restera gravée dans sa mémoire. Le lendemain, à la place de Milka, sa sœur Marija se joindra au groupe d’enfants. Le premier soir, Marija a de la difficulté à croire que ses amies et sa sœur ont vu Gospa. Mais le deuxième jour, dès que la Vierge réapparaît et que Vicka accourt la chercher, elle partira en courant à la colline, comme portée par le vent. Marija ne peut pas décrire ce qu’elle ressent en regardant Gospa. Les mots lui manquent. Ce qu’elle voit et ce qu’elle vit n’est comparable à rien d’ici-bas. Marija a raconté son vécu et son expérience par bribes, en bégayant. L’événement est si fort et si profond que ses capacités restreintes d’expression ne peuvent le traduire.
Le troisième jour (26 juin 1981), Marija a une apparition alors qu’elle est seule. Gospa lui apparaît avec, au-dessus d’elle, une grande croix. Cette [p. 21]croix est grise, de la même couleur que la robe de Gospa. La Vierge lui adresse alors un important message de paix et de réconciliation.
Désormais, Marija obéit plus promptement. Elle supporte plus facilement toutes les obligations et les contraintes de la vie. Et elle prie maintenant davantage, récitant différentes prières : le Notre Père, le chapelet, et d’autres prières.
Né en 1965, il a seize ans. Cet après-midi du 24 juin 1981, il va chercher des pommes avec son copain, Ivan Ivanković. En rentrant à la maison, ils rencontrent quelques filles du village qui leur disent voir la Vierge. Après l’avoir aperçue lui aussi, il court, apeuré, à la maison. L’apparition qu’il a entrevue rapidement sur la colline de Crnica l’attire et le poursuit dans ses pensées durant toute la nuit, jusqu’au lendemain.
À la lisière du village, entre la colline et les champs, dans la modeste demeure de ses parents, Ivan, éveillé, attend l’aurore.
Ivan est un garçon solitaire. Il ne parle pas beaucoup, ne se dévoile pas. Il a de la difficulté à exprimer ses sentiments et sa conversation est entrecoupée de silences. Il ne répond pas à toutes les questions mais affirme sans réserve ce qu’il voit. La sobriété de ses paroles n’amoindrit pas la force de son expérience. Quoique craintif et timide, Ivan est inébranlable dans son témoignage de la vision.
Dans la famille Dragićević, tous les jours on récite les prières habituelles. Depuis qu’il voit la Vierge, Ivan a pris davantage conscience de sa foi. Quelque chose lui dit tout au fond de son âme de ne pas offenser Dieu. Il est heureux de voir Gospa, mais il éprouve de la peine du fait que les gens ne le croient pas. Cela influence quelque peu son tempérament craintif, mais ne nuit nullement à sa conviction profonde. Ivan est fasciné par la beauté de la Vierge: « Je la regarderais seulement. » (1981-06-28 en soirée) Il comprend qu’il devrait [p. 22]être meilleur, qu’il devrait changer. Ivan souhaite que la Vierge continue à lui apparaître : il serait très déçu de ne plus la voir. À plusieurs reprises durant ces jours-là, Ivan ne fera pas partie du groupe des enfants. Le 27 juin 1981, les voyants sont retenus à Čitluk pour des interrogatoires. Ivan ne revient pas en même temps que les autres. La Vierge lui apparaît alors qu’il est seul. Le 30 juin 1981, il n’est pas non plus avec le groupe pour l’apparition à Cerno. Ce soir-là, dans l’entrevue avec le Père Jozo, Mirjana et Vicka donnent un très beau témoignage à son sujet.
— Mirjana : Vous savez quoi ? Lorsque Ivan est resté, hier, il nous a dit qu’une voix lui disait de croire davantage en Dieu, d’aller à l’église chaque dimanche, de raffermir sa foi et de prier régulièrement.
— Vicka : Il n’a jamais porté de chapelet sur lui. Hier soir, sa mère a pris ses jeans et « mon chapelet est tombé de son pantalon !, dit sa mère. Jamais auparavant, il ne l’avait pris dans ses mains. Jamais. » Seulement, maintenant…
Il est né en 1971. Il a dix ans à l’époque des événements, et il vit avec sa mère. Il vient de terminer sa quatrième année élémentaire. Jakov est le plus jeune du groupe des voyants dont la différence d’âge varie de cinq et sept ans.
Le premier jour de l’apparition, Jakov n’est pas là. Le deuxième jour, il se trouve chez Marija; il la suit au moment où, répondant à l’invitation de Vicka, elle se rend à la colline où la Vierge apparaît. À travers les pierres et les buissons, Jakov gravit la pente à une vitesse incroyable. Il ne sent rien et ne porte même pas trace d’une égratignure. Ce sera pour lui un signe étonnant.
Dans l’échange avec le Père Jozo, on apprend que Jakov fréquente régulièrement les sacrements et qu’il prie chaque soir avec sa mère. À compter de maintenant, il considère qu’il devra prier [p. 23]davantage et devenir meilleur. Jakov est particulièrement heureux de voir Gospa: « Et maintenant je dis, je l’ai dit: depuis que j’ai vu Gospa, je ne regretterais pas de mourir maintenant. » (1981-06-27). Les autres voyants vont souvent citer cette déclaration de Jakov. Qui comprend le croate sera comblé d’entendre cette conversation de Jakov, spontanée, pleine de la confiance d’un enfant, et empreinte d’une conviction profonde qui laisse en nous une si forte impression.
Jakov a vite surmonté la peur du personnage mystérieux. Dès à présent, personne ne peut lui faire dire que ce qu’il voit n’est pas Gospa. Jakov n’avait aucune connaissance antérieure du phénomène des apparitions. Il ne pensait pas que Gospa puisse apparaître, même pas dans les rêves. Depuis que la Vierge a commencé à lui apparaître, il entend parler d’un livre où on raconte l’apparition de la Vierge à une fillette.
— Jakov : Seulement on raconte que dans un certain pays, Gospa a dit à une petite: « Apporte-moi de l’eau. » Elle a répondu: « J’irai en chercher à la maison. » Puis elle (Gospa) dit: « Creuse un peu la terre, ici. » Et tout d’un coup, dit-on, un ruisseau a jailli. (1981-06-27)
Jakov est émerveillé par la beauté de la Vierge : « Comme elle est belle ! »; et par sa voix: « Elle parle comme si elle chantait. » Jakov est prêt à mourir pour en témoigner car, pour lui, il n’y a aucun doute qu’il voit la Vierge (1981-06-27). Il va répéter la même chose le lendemain soir. À la question piégée du Père Zovko, il répondra spontanément.
— P. Jozo : Mais puisque tu ne l’as pas vue ?
— Jakov : Qui ?
— P. Jozo : Gospa ?
— Jakov : J’ai vu Gospa comme si elle était en face de moi, voilà, comme vous.
Toutes ces données ont été tirées de la documentation originale des premiers jours. C’est ce que, lors des interrogatoires, les enfants ont dit d’eux-mêmes et de l’événement, dans leurs propres mots. Dès les premiers jours, ils sont soumis très souvent à des interrogatoires désagréables. Quoique de tempéraments différents, n’ayant pas la même capacité d’expression, de pensée logique et de discernement, ils affirment tous, en définitive, la même chose. Tous les enfants sont des catholiques pratiquants. Leurs parents leur ont légué une foi simple et saine. Tous fréquentent l’école régulière soit à Sarajevo, soit à Mostar, Čitluk ou Medjugorje. Les uns voyagent chaque jour pour se rendre à l’école, d’autres une fois par semaine. C’est Mirjana qui habite le plus loin. Elle vient seulement pour les vacances scolaires. En été, ils se retrouvent tous ensemble à Bijakovići.
Les voyants ont tous un sens pratique de la vie et les deux pieds sur terre. Ils sont bien intégrés dans le milieu des jeunes de leur âge et ne s’en distinguent pas en apparence.
Interrogés à tour de rôle, ils ne peuvent être accusés de répondre sous l’influence d’un autre ou de le contredire. La personnalité de chacun est mise en relief aussi bien sur des points communs que sur des divergences, comme on le constate lors de l’interrogatoire du 30 juin au soir, au presbytère, où tous sont réunis à l’exception d’Ivan.
En ces premiers jours, les voyants font face à des difficultés de la part de tous : les franciscains, la milice, la Mairie ainsi que le pouvoir fédéral. Chacun à sa manière les persécute dans le but de les troubler, les confondre, mais en vain. Même si parfois on sent se glisser un pieux mensonge, ils restent conséquents jusqu’au bout, affirmant voir la Vierge et être prêts à mourir pour elle. Cela leur donne des forces pour surmonter toutes les contraintes, résister aux épreuves et grandir dans la foi par la prière et les sacrements.
Les bons fruits sont déjà manifestes chez eux. Tous désirent être meilleurs, accomplir de bonnes œuvres, prier davantage et avec plus de ferveur. C’est dans le portrait que Mirjana fait d’Ivan que nous en trouvons la meilleure illustration: « Il a entendu une voix qui lui disait de croire davantage en Dieu, d’aller à l’église chaque dimanche pour renforcer sa foi et de prier régulièrement. » (1981-06-30)
À travers la personne qu’ils voient et qu’ils affirment être Gospa, les enfants vivent l’expérience d’une véritable inspiration. Par sa venue, sa personne et ses paroles, Gospa a touché leurs cœurs candides et éveillé en eux le désir d’une véritable conversion.