Aux Sources de Medjugorje

Avant-propos

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), avant-propos, pages 11 à 14.

Pages liées

Les interrogatoires des premiers jours
 

 

[p. 11] 

 

Avant-propos

Vue sur Medjugorje du haut de la colline des apparitions.
Vue sur Medjugorje du haut de la colline des apparitions.

J’ai suivi les événements de Medjugorje depuis le tout début. Au cours des trois premières années, c’est à distance que je me suis documentée par la lecture et par tout ce que j’ai entendu sur le sujet. Remplie d’étonnement, de crainte et de curiosité, j’ai posé le pied sur le sol de Medjugorje pour la première fois au début du mois d’août 1984.

Depuis lors, j’observe de près la vie et le développement de cette communauté chrétienne tout à fait exceptionnelle. De fréquents voyages en qualité d’accompagnatrice de groupes de pèlerins m’ont fait connaître sur place l’événement dans son ensemble, comme dans ses diverses dimensions, et m’ont amenée à modifier mon appréciation à son sujet. Je me suis appliquée à porter sur ces événements un regard critique pour sauvegarder le mieux possible mon propre cheminement de foi et le protéger en même temps de la recherche du merveilleux et de l’extraordinaire.

Rapidement, je me suis aperçue, et j’en étais de plus en plus persuadée, que quelque chose d’extraordinaire était là à l’œuvre : Dieu Lui-même se servait d’enfants très simples, issus de familles modestes, dans une paroisse des plus ordinaires, pour Se révéler à nous à travers ses créatures.

Déjà, dès le début de mes visites à Medjugorje, j’ai appris l’existence d’entretiens, sur audiocassettes, du personnel de l’équipe de pastorale de l’époque avec les voyants. Ces interrogatoires se situent entre les quatrième et huitième jours des apparitions, plus précisément du 27 au 30 juin 1981. Aux côtés des pères Jozo Zovko, curé, et Zrinko Čuvalo, vicaire, participaient aussi les pères Stojan Zrno et Viktor Kosir, assistants.

Je me suis mise à la recherche de ce précieux matériel et je l’ai trouvé en grande partie chez Grgo Kozina, paroissien et rapporteur non officiel de tous ces événements. C’est à cet homme de valeur, à son ingéniosité et à son souci du bien de la communauté que l’on doit la conservation de la plupart des entretiens sur bandes magnétiques. [p. 12]Connaissant l’estime dont il jouit dans la paroisse et son grand dévouement pour elle, j’étais assurée de l’authenticité des copies qu’il m’a données et qui constituent la base de ma recherche.

Beaucoup d’auteurs sur Medjugorje ont utilisé ce même matériel, particulièrement René Laurentin, Janko Bubalo, Svetozar Kraljević, Ljudevit Rupčić et Ivo Sivrić.

Dans mon étude des audiocassettes, indépendante de tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant, j’ai découvert le vrai visage de Medjugorje dans son état le plus original.

J’ai donc décidé de publier ce travail pour mettre en lumière la véracité des faits qui transparaît de cette source, et l’offrir aux chercheurs bien intentionnés, aux théologiens, aux membres des commissions, de même qu’aux gens ordinaires. Mes archives personnelles sont suffisamment riches pour servir de référence tant à une étude qu’à un bon discernement, et permettre de tirer des conclusions valables en regard de ces premiers jours si éprouvants de l’événement de Medjugorje.

Dans cette édition, je publie douze entretiens, matériel que je considère le plus important pour permettre une bonne compréhension de cette histoire tout à fait extraordinaire et vraie.

L’écoute des cassettes originales des interrogatoires des enfants évoque à mon esprit tout l’imprévu de cette situation dans laquelle est plongée la petite et humble paroisse de Medjugorje. En ces premiers jours d’apparitions, le régime communiste gardait encore toute sa vigueur, ressentie surtout dans cette région d’Herzégovine où, depuis toujours, ce peuple a été éprouvé et a souffert pour sa foi et son identité. Et voilà que survient l’inattendu, l’inimaginable : des apparitions !

C’était au début des vacances scolaires, en la Fête de Saint-Jean Baptiste. Ce 24 juin 1981 marque le commencement des événements dont personne ne pouvait prévoir l’ampleur, la profondeur et la portée. Six jeunes, ce jour-là et les jours suivants, aperçoivent une silhouette lumineuse sur la colline de Crnica, en qui ils reconnaîtront la Bienheureuse Vierge Marie.

[p. 13]À travers les entretiens menés par le curé et le personnel de l’équipe de pastorale, nous allons connaître chacun des jeunes, un à un, dans toute son originalité. Puis, toujours grâce à cette même source, nous établirons la chronique des événements. Nous ferons ressortir la figure de Gospa[3] d’après la description que les jeunes en donnent, et nous rapporterons ses premières paroles citées dans les questions et les réponses. Nous commenterons aussi le phénomène de la lumière qui accompagne ces rencontres. Nous essaierons de reconnaître, pour mieux le comprendre, tout le poids du septième jour — jour décisif pour la suite des apparitions. Nous découvrirons enfin les principaux messages déjà clairement énoncés alors même que personne, à ce moment-là, ne pouvait en comprendre la valeur et la signification.

Je me suis servie exclusivement du matériel original. Je n’ai pas fait de recherches plus poussées auprès des paroissiens ni auprès des voyants. Je n’ai pas sondé les opinions ici ou là : les souvenirs que j’aurais pu recueillir, bons ou mauvais, ne m’auraient apporté, je crois, rien de plus significatif que cette parole vivante enregistrée au moment même, à la source même des événements de Medjugorje.

En travaillant à cette recherche, je n’avais aucune prétention de convaincre ni de prouver l’authenticité des apparitions de la Vierge à Medjugorje. La seule pensée qui m’a guidée m’est venue des paroles du théologien Urs von Balthazar : « Il existe un seul danger pour Medjugorje : passer à côté ». J’offre mon travail dans l’espoir que cela n’arrive pas.

Je remercie tous ceux et celles qui m’ont soutenue dans mon travail et m’ont permis de le terminer et de l’éditer. Un grand merci d’abord à tous les membres de ma famille, puis à l’équipe élargie de la Corporation Messages de paix de Montréal, pour leur soutien et leur aide technique. Merci également à Monsieur l’abbé René Laurentin, mariologue et théologien français, pour l’encouragement et l’intérêt constant qu’il a démontrés envers ma recherche.

Je veux exprimer toute ma reconnaissance particulièrement à Gospa, car, j’en suis convaincue, la Reine de la Paix m’a gardée des pièges de la polémique dans lesquels, laissée à moi-même, j’aurais certainement pu tomber.

De ma rencontre avec les grands événements de Medjugorje est né un profond désir de témoigner de cette grâce. Je vous invite, vous aussi, chers lecteurs, à vous rendre avec moi aux sources de Medjugorje.
 

 

3. Gospa signifie Notre-Dame en croate. [↩]

[p. 14] 

 

Gospa, Kraljica mira.

 

 

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