Comprendre Medjugorje
La position officielle de l’Église catholique est fondée sur la Déclaration de Zadar de la Conférence épiscopale de l’ex-Yougoslavie en 1991. Cette déclaration stipule qu’il n’y a pas de certitude sur l’origine surnaturelle des événements de Medjugorje. Par conséquent d’autres investigations sont nécessaires et dans l’attente d’un jugement définitif, il n’est pas permis d’organiser des pèlerinages officiels (diocésains). Les pèlerinages privés sont autorisés et la Déclaration de Zadar demande un accompagnement pastoral des pèlerins.
Le cardinal Bertone, bras droit du pape Benoît XVI, reconfirmait en 2008 que les fidèles ne se plaçaient pas en situation de désobéissance en se rendant à Medjugorje pour y prier: « Tous les pèlerins catholiques peuvent se rendre à Medjugorje, lieu de culte marial où l’expression de toutes les formes de dévotions est possible. »[1]
L’évêque local, Mgr Perić, a exprimé publiquement un jugement négatif sur l’authenticité des apparitions. Cependant, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi considère que ces déclarations reflètent une opinion personnelle et que la position officielle de l’Église repose exclusivement sur la Déclaration de Zadar. Depuis 2010, l’examen des événements de Medjugorje est passé de la juridiction de l’évêque local à celle de la congrégation romaine avec la création d’une nouvelle commission d’enquête.
Le 31 mai 2018, le Pape François nomme Mgr Henryk Hoser «Visiteur apostolique à caractère spécial» pour la paroisse de Medjugorje, ad nutum Sanctae Sedis (à la disposition du Saint-Siège). La durée de sa mission est indéterminée.[2]
Par une déclaration du directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège le 12 mai 2019, L'Église constate et reconnaît l'abondance des fruits de grâce à Medjugorje et autorise l'organisation de pèlerinages officiels à Medjugorje. L'authentification des apparitions reste en suspens et demande encore d’être examinée par l’Église.[3]
C’est en premier à l’évêque local qu’appartient la charge d’être vigilant et d’intervenir dans le processus de discernement des apparitions et révélations présumées.
Lorsque les événements prennent une dimension nationale, la Conférence épiscopale du pays concerné peut intervenir avec le consentement préalable de l’évêque du lieu.
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi peut intervenir à la demande de l’évêque. Elle peut aussi intervenir de sa propre initiative pour effectuer un nouvel examen des faits, indépendamment des commissions d’enquêtes qu’aura menées l’évêque.
→ article détaillé : Les autorités ecclésiales compétentes
Bien que l’évêque local ait pris la défense des voyants et des franciscains dans les premiers mois des événements, il donne un jugement négatif et son successeur conclut dans le même sens.
La Conférence épiscopale yougoslave établit en 1987 une commission d’enquête qui aboutit à la Déclaration de Zadar.
En mars 2010 est constituée la Commission d’enquête internationale sur Medjugorje. Les événements de Medjugorje relèvent aujourd’hui exclusivement de l’autorité du pape par l’intermédiaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
→ article détaillé : Le jugement des autorités compétentes
Le pape peut donner un jugement sur les cas d’apparitions présumées par décret de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. C’est donc le préfet de cette congrégation, au nom du pape, qui publie son jugement.
Bien avant son élection sous le nom de Benoît XVI en 2005, le cardinal Ratzinger avait déclaré que la patience est un élément fondamental dans le discernement des apparitions et qu’il est important de séparer la question du caractère surnaturel (véritable ou supposé) d’une apparition, de ce que représentent ses fruits spirituels.
→ Entretien du cardinal Ratzinger avec Vittorio Messori
Beaucoup de choses ont été écrites au sujet des déclarations faites en privé par le pape Jean-Paul II sur Medjugorje. Cependant, une chose est certaine, comme l’atteste une lettre à son amie Marek Swaenicki, le Saint-Père était en communion de prière avec les pèlerins de Medjugorje.
→ Lettre du pape Jean-Paul II à Marek Skwarnicki (1992)
Depuis une dizaine d’années, nombre de prélats se sont exprimé publiquement sur la question des événements de Medjugorje. On peut retenir notamment les interventions de l’archevêque de Sarajevo, du cardinal Schönborn et du cardinal Bertone.
→ article détaillé : Interventions pastorales
Voir aussi
1. Cardinal Tarcisio Bertone et Giuseppe De Carli (trad. Marie-Ange Maire Vigueur, présentation du pape Benoît XVI), La dernière voyante de Fatima : Ce que m’a dit sœur Lucia, Bayard, Paris, 2008, page 109. [↩]
2. « Mgr Hoser nommé “visiteur apostolique” pour Medjugorje », Vatican News, 31 mai 2018. [↩]
3. Voir l'article « Le Pape François autorise les pèlerinages à Medjugorge ». [↩]