Position de l’Église
Le cardinal Vinko Puljić, membre de la nouvelle commission d’enquête à Rome et président de la Conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine, déclare dans un entretien publié par l’hebdomadaire Oslobođenje en juillet 2009 :
« Je pense qu’il faudrait présenter uniquement les faits concernant les phénomènes à Medjugorje, et s’abstenir de formuler des jugements. Lorsqu’il est question de jugement, il faudrait toujours familiariser les gens à nouveau avec la position officielle de l’Église donnée à Zadar le 10 avril 1991 par la Déclaration de la Conférence des évêques de l’ex-Yougoslavie, fondée sur de nombreuses années de recherche, qu’on ne peut pas assurer que ces apparitions et révélations sont surnaturelles avec la réserve qu’il convient de préciser que ces événements n’ont pas encore pris fin et que l’Église n’a pas encore donné un jugement définitif. Nous attendons de nouvelles instructions du Saint-Siège car cela relève de son autorité [ce qui a été fait avec la constitution de la nouvelle commission d’enquête internationale]. Il faut considérer les phénomènes à Medjugorje sous deux aspects. Le premier est de nature pastorale: les sacrements, la messe, le repentir, la prière, la proclamation de la Parole de Dieu, la pénitence, etc, qui nécessitent une assistance pastorale particulière. Quant à l’aspect des prétendues apparitions et des messages, cela doit être soumis au jugement de l’Église qui n’est jamais pressée de donner son jugement dans ce type de cas. En effet, elle souhaite mener une démarche approfondie et donner un jugement rigoureux et juste. »[1]
Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et membre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s’est régulièrement exprimé ces dernières années sur la question de la position officielle de l’Église et de sa signification, notamment à Paris en 2004, et à l’occasion d’une prédication donnée en 2009 devant mille deux cents prêtres en retraite à Ars.
En 2010, le cardinal Schönborn se rend en pèlerinage à Medjugorje et donne le témoignage de son expérience dans un entretien pour le journal Die Tagespost.
→ Enseignement des cardinaux Christoph Schönborn et Jean-Marie Lustiger à Paris (2004)
→ Prédication du cardinal Schönborn à Ars (2009)
→ Entretien pour le journal Die Tagespost (2010)
À l’occasion de la parution d’un entretien en 2007, le cardinal Bertone, ancien secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et bras droit du pape Benoît XVI, résume ainsi le jugement de l’Église :
« Je m’en tiens aux conséquences importantes. Les déclarations de l’évêque de Mostar reflètent une opinion personnelle, elles ne sont pas un jugement définitif et officiel de l’Église. Tout est renvoyé à la déclaration de Zadar des évêques de l’ex-Yougoslavie du 10 avril 1991, déclaration qui laisse la porte ouverte à de futures enquêtes. Les vérifications doivent donc se poursuivre. Dans l’entre-temps, les pèlerinages privés sont permis avec un accompagnement pastoral des fidèles. Finalement, tous les pèlerins catholiques peuvent se rendre à Medjugorje, lieu de culte marial où l’expression de toutes les formes de dévotions est possible. »[2]
Suite à une information erronée et reprise par les journaux dans plusieurs pays en 1996, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Joaquín Navarro-Valls, apporte la clarification suivante :
« Vous ne pouvez pas dire aux gens qu’ils ne peuvent pas aller à Medjugorje à moins que les apparitions n’aient été prouvées fausses. Cela n’a pas été déclaré, chacun peut donc s’y rendre s’il le désire. »[3]
Pages liées
1. « Intervju kardinala Puljića dnevniku Oslobođenje », Katolička Tiskova Agencija Biskupske konferencije Bosne i Hercegovine, 4 juillet 2009. [↩]
2. Cardinal Tarcisio Bertone et Giuseppe De Carli (trad. Marie-Ange Maire Vigueur, présentation du pape Benoît XVI), La dernière voyante de Fatima : Ce que m’a dit sœur Lucia, Bayard, Paris, 2008, page 109. [↩]
3. Catholic News Service, retranscription de l’EWTN, 21 août 1996. [↩]