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Autrefois et maintenant

Dans mon pays d’origine, j’étais considérée comme un élément réactionnaire, voire dangereux pour l’État, à cause de ma pratique religieuse. L’enseignement athée et marxiste que je recevais à l’école allait à l’encontre des cours de catéchèse donnés par les prêtres de ma paroisse. À cette époque déjà lointaine, il me fallait lutter à contre-courant, mais cela m’a amenée à quitter mon pays pour d’autres rives. Je me suis trouvée à l’ouest, nageant dans l’inconnu et dans l’illusion.

Là où j’habite présentement, il m’arrive de vivre semblables expériences à cause de ma foi. De nouveau, je fais partie de la minorité. L’athéisme en vigueur ici ne provient pas d’une idéologie d’État au pouvoir. Mais ce qui est pire et plus subtil encore, il est le résultat du matérialisme créant l’indifférence envers tout ce qui est religieux. Aux yeux du monde, le croyant est quelqu’un de bizarre, marginal, rétrograde. Il est clair pour moi maintenant que je suis toujours de cette avant-garde de Jésus, comme autrefois. Son petit troupeau, où qu’il soit, possède la certitude de la Parole de Dieu qui encourage, console, éclaire; paroles toujours nouvelles et étonnantes. Aucune idéologie à ce jour n’a pu répondre à la question fondamentale [p. 208]du sens de la vie. À la suite de courants divers, l’humanité s’est retrouvée, plusieurs fois déjà, au bord de l’abîme. Chaque génération passe, l’une après l’autre, par des épreuves et par la purification.

Dès ma première visite à Medjugorje, en août 1984, je suis entrée dans l’espérance. Dans ce triangle unique partant de l’église paroissiale vers la colline des apparitions, pour finir à la grande croix du mont Križevac, j’ai senti que le ciel s’est entrouvert, nous apportant ce message de Marie : « Je suis venue dire au monde que Dieu existe. »

Montréal, mars 1990

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