Aux Sources de Medjugorje — Avec Notre Dame vers la culture de la paix

Avec les frères prêtres

Daria Klanac, Aux Sources de Medjugorje, Éditions Sciences et Culture, Montréal, 2014, 3e éd. (1re éd. 1998, ISBN 2-89092-240-5), chapitre ix, pages 193 à 222.
 

 

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Avec les frères prêtres

En octobre 1990, j’ai lancé une invitation à un voyage à Medjugorje, réservé aux prêtres, pour leur permettre de connaître, de découvrir sur les lieux mêmes ce sanctuaire particulier de prière. En l’espace d’un mois, le groupe, au nombre de quarante-cinq, a été formé. L’extraordinaire s’est produit. Je réalisais un projet longuement mûri, qui me tenait tant à cœur.

Nous sommes partis le 17 janvier, au moment où la crise du Golfe Persique atteignait son point culminant : la déclaration de guerre. Les circonstances ne pouvaient justifier un tel départ en direction des pays de l’Est. Néanmoins, c’est dans la foi et l’espérance, mais quelque peu inquiets, que nous avons atterri à Dubrovnik. Dès notre arrivée à Medjugorje, un grand changement s’est opéré : sans la télévision, la radio, les journaux, aucune nouvelle alarmante ne pouvait [p. 213]nous atteindre. À Medjugorje, on ne parlait pas de guerre, mais on priait surtout pour la paix. Durant la première semaine de notre séjour là-bas, nous avons cheminé dans l’environnement serein de la prière sous le ciel hivernal de Medjugorje, dépouillé et réduit à son authenticité d’autrefois, c’est-à-dire la paroisse seule, sans pèlerins. Dans une église mal chauffée et humide, les liturgies du soir rassemblaient les prêtres autour de la table du Seigneur : une symphonie en blanc, comme une source de chaleur réconfortant l’assistance. Tout se déroulait progressivement, sans horaire préétabli. Avec beaucoup de ferveur, les premiers témoins nous transmettaient leurs expériences de façon simple et spontanée. Chez les voyants, les prêtres, les paroissiens, les vérités fondamentales de foi, enrichies par le vécu spirituel à la source même, avaient un accent de sincérité, de conviction. L’église Saint-Jacques, telle une colombe de la paix qui veille sur sa paroisse, nous rassemblait tous les soirs pour l’office.

La présence de Marie en ces lieux nous invitait à la colline des apparitions où on se sentait enveloppé d’une douceur indicible et de sérénité. De là, Marie nous orientait vers la croix du mont Križevac qui domine la région et nous attire vers le sommet avec une force irrésistible. Nous redescendions réconfortés, consolés, éclairés et mieux préparés à nous retrouver en nous-mêmes pour aller à la rencontre du monde qui, avide d’amour, nous attend.

Je remercie le Seigneur qui m’a permis de passer une semaine bénie avec mes frères prêtres. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de ressemblance entre la vie de famille et la vie de prêtre aujourd’hui. La famille est en crise, le sacerdoce aussi. Comme la famille, les prêtres sont éprouvés, attaqués, humiliés, découragés, critiqués, abandonnés, déchirés, fragiles à tout point de vue. Mais d’un autre côté, la certitude de la grâce du sacrement nous fortifie et nous renouvelle en Jésus-Christ.

Marie était présente au Cénacle, entourée des apôtres, les premiers prêtres, lors de la Pentecôte. Elle est tout aussi présente aujourd’hui parmi ses fils choisis et dans nos familles. Notre Mère nous appelle à rester fidèles, à cheminer, en sa compagnie, vers la sainteté. Elle nous réconforte, prie avec nous et pour nous. Marie nous tend son rosaire en nous garantissant qu’avec la prière nous allons passer au travers de toutes nos difficultés. Le temps est venu de renouveler et de consolider avec plus de confiance nos promesses et nos vœux respectifs du mariage et du sacerdoce. Le temps est venu où une nouvelle génération de prêtres, d’époux et d’épouses, conscients et dignes de l’amour de Dieu, s’apprête à renouveler la face de la terre pour l’amener sur la voie du renouveau dans l’Esprit.

Montréal, mai 1991

 

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