Medjugorje : le témoignage des prêtres
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Témoignages de prêtres canadiens francophones venant de 13 diocèses à travers le Canada (deux en Saskatchewan, un au Nouveau-Brunswick et dix au Québec). Ils ont séjourné à Medjugorje du 17 au 26 janvier 1991 et les témoignages ont été recueillis dans la soirée du 23 janvier à la pension de Grgo Vasilj, père de Jelena, l’une des deux jeunes filles ayant des locutions intérieures.
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Le 16 octobre 1987, un vendredi vers deux heures, quelqu’un n’a pas marqué le stop… Je me suis trouvé sur la table d’opération, sans signes vitaux, avec une commotion cérébrale. Avec le peu de liberté que j’avais, j’offrais cette souffrance à Dieu. J’ai connu une tentation que Jésus a eue sur la croix. Oh ! Bien sûr à une dimension très très infime : j’avais des tubes dans le nez, dans la bouche, dans le ventre, dans les bras et à un moment donné, je sentais dans la bouche… c’était comme de la terre… c’était… j’avais l’impression que j’allais mourir tellement j’avais soif. J’ai vécu cela quatre jours et au bout du quatrième jour dans la nuit, j’ai supplié la Vierge Marie et Marthe Robin de venir à mon secours. Je n’étais plus capable de supporter cette soif… J’ai dit : « Je veux souffrir, mais je n’en suis plus capable. »… une demi-heure après, tout mon système à recommencer à circuler, la paix est venue.
J’ai vécu une expérience qui est gênante à révéler devant une femme…
Je suis un pauvre prêtre… quand je dis je suis un pauvre… je suis un faible… le plus petit, le plus faible… À la quatrième station du mont Krizevac, je voyais Marie… Jésus… je sanglotais…
J’aime tellement Marie depuis que je suis enfant. Marie m’aime tellement que je suis un peu confus de vous en parler. Mais j’ai été tellement, tellement comblé, tellement comblé sur la croix, tellement heureux, heureux, fou, fou de joie. Je pleurais de joie et je n’avais plus peur. Je ne suis même pas capable de réciter mon bréviaire, je ne suis même pas capable de réciter mon chapelet. Parfois, je dis ma messe, mais je suis obligé d’aller me coucher entre les deux parties. Je passe mon temps à pleurer du début à la fin de la messe avec à la fois des grandes joies, des grandes peines. Je ne connaissais pas ça ce que c’est que d’être triste. Cela faisait 15 ans que j’étais presque toujours dans la joie. Les souffrances passaient sur moi comme si c’était sur des plumes d’oiseau, elles n’accrochaient pas.
Quand je vois tous les gens qui sont ici à la messe, je respire, c’est la paix, c’est la paix, c’est Dieu, c’est Marie. C’est… c’est… c’est la vraie vie. Pour moi Medjugorje, c’est vrai, c’est une terre bénie, c’est une terre de feu… C’est une grâce immense et vous avez raison de dire qu’il faut avoir le courage de parler au peuple. On est en train de détruire notre peuple par absence d’évangélisation, par absence de courage dans notre tâche. Je bénis Dieu pour ce pèlerinage.
Sur le Krizevac, je ne voulais pas me confesser, mais quelqu’un s’est présenté. Je me suis confessé parce que je suis pauvre, parce que je suis faible et j’ai un cœur qui était tellement pur et qui maintenant se dépense… se dépense… se dépense… Et quand je vous vois, vous mes frères, je vous avoue, je suis peut-être… pas peut-être… je suis le plus pécheur de tous. C’est pour ça que j’ai dit au père, j’accepte de ne pas être guéri dans mon psychisme… j’accepte de ne pas être guéri dans mon corps.
Ici, j’ai découvert la fraternité et j’ai aussi découvert que nous sommes tous de pauvres saints. Je vous dis ça à la manière dont mère Teresa à répondu à quelqu’un qui lui disait : « Vous n’avez pas honte de laisser dire que vous êtes une sainte ? » Elle lui avait dit : « Vous devriez être heureux qu’on vous dise cela, parce que depuis notre baptême on est sur le chemin de la sainteté. »
Ce que j’ai découvert dans la fraternité, c’est qu’on vit ensemble bien des choses qu’on n’ose pas se dire. Je pense à la confession sur le mont Krizevac. Cela fait des mois que je souhaitais me confesser, mais je n’y allais pas parce que je manquais d’humilité pour aller voir un prêtre et lui demander de me confesser. Comme prêtre, j’ai des raisons de devoir me confesser. Je suis sûr aujourd’hui que le Seigneur voulait me faire passer dans ce temps de purification. Alors il a pris le seul moyen qu’il pouvait prendre : mon handicap.
La deuxième chose que je voulais souligner, que je retiens ici, c’est la foi de la communauté chrétienne. Je suis vraiment impressionné par la foi de ce village, de cette communauté. Je suis allé prier plusieurs fois à l’église en restant au milieu de ces gens. Ce qui me frappe, c’est leur simplicité, l’authenticité de ce qu’ils vivent, leurs prières et surtout leur fidélité à la prière pendant tant d’années. Ils prient, ils chantent et ils sont vrais.
La troisième chose que je voudrais ajouter, c’est que j’ai compris que je dois changer, me convertir, retourner vers Dieu. Quand Daria nous a annoncé que ce pèlerinage serait utile pour savoir à nouveau discerner, prier et réfléchir, elle avait raison.
Moi, j’ai discerné ce que je dois faire pour retourner vers Dieu.